« Soyez des semences de sainteté, jetées à pleines mains dans les sillons de l’histoire »

Discours du Pape Benoît XVI aux participants à la Conférence mondiale des Instituts séculiers, Salle Clémentine, Samedi 3 février 2007.

L’Institut séculier et son histoire

L’Institut des Missionnaires du Sacerdoce Royal de Christ «eut origine dans la ville de Milan en Italie, par désir et avec l’aide du Cardinal Ildefonso Schuster» (Décret d’Éloge).

Attentif aux plus importantes nécessités du diocèse, il avait sollicité depuis l’année 1942 la naissance d’une «Pieuse Association Pro Séminaire», pour susciter, avec prières et offres, vocations sacerdotales. Parmi quelques « secrétaires » du diocèse et des paroisses de telle association, il se leva bien tôt le désir de faire davantage et d’offrir complètement soi mêmes pour la promotion des vocations ecclésiastiques et la sanctification du clergé.

Dans la fête de Pentecôte 1945 le premier groupe de jeunes, guidées par Ezia Fiorentino, présidente diocésaine de la Jeunesse Féminine de l’Action Catholique de Milan, suivies par le père Raineri Boga, accueillit l’annonce d’une mission grande et belle qui Dieu voulait dans Son Église et ainsi elles s’engagèrent «à suivre plus généreusement les exemples du Christ Prêtre, en restant dans le monde aussi» (Décret d’Éloge). Elles commencèrent une nouvelle vie et le 15 septembre 1948 un nombreux groupe de Missionnaires se consacrèrent au Seigneur avec la Profession des vœux le 15 septembre 1948.

En 1945 il n’avait pas encore été promulgué la constitution apostolique Provida Mater Ecclésia qui aurait reconnue officiellement les Instituts Séculiers. Le nouvel Institut donc se nomma comme pieuse association et les premières composantes prononcèrent en privé les vœux. Elles s’appelèrent – avec intuition prophétique – Missionnaires du Sacerdoce Royal de Christ, à indiquer dans le sacerdoce de Christ l’idéal de l’authentique vie sacerdotale, sans prévoir quels développements aurait eu ensuite cette dénomination.

Promulguée dans le 2 février 1947 la Constitution Apostolique Provida Mater et l’année suivante le Motu proprio Primo Feliciter, une explicite invitation arriva de Rome: «nous désirons qu’il se lève un Institut Séculier avec un programme au maximum, selon la Provida Mater».

Le 2  août  1950  le  même  cardinal  Schuster  l’érigea officiellement en Institut séculier de droit diocésain.
En 1957 furent émis les premiers vœux solennels.

Du janvier 1963 c’est la présentation au Cardinal Giovanni Battista Montini du Statut renouvelé, pour qu’il le soumette à la définitive approbation du Saint-Siège. Le Cardinal répondit le 25 avril 1963 : « Je l’ai lu avec dévoué intérêt, et j’y ai vu réfléchi un profond esprit religieux. Je suis disposé, pour ma part, à le soumettre au Saint-Siège pour la définitive approbation. Deux ecclésiastiques l’ont lu aussi pour le révisionner et ils ont présenté quelques observations. Vous verrez s’elles méritent d’être considérées ».

En 1964, on vit l’action apostolique du nouvel Institut s’étendre au-delà des frontières du diocèse milanais. L’an suivant les premiers Missionnaires partirent pour exercer leur action apostolique parmi les mineurs italiens dans la Belgique. Et dans les années quatre-vingt le service missionnaire s’étendit aux peuples du troisième monde en Amérique latine et en Afrique.

Pendant ce temps le Concile révélait, dans ses documents, toute la richesse théologique du titre dont l’Institut s’était revêtu. Le Sacerdoce Royal du Christ ne représente pas seulement la base ontologique du service ministériel et le modèle de vie pour les prêtres, mais, en étant objectivement participé, «selon la condition de chacun» (Constitutions, 5) à tout baptisé, en devient le charisme caractérisant aussi, en particulier pour un engagement apostolique typiquement séculaire.

La nouvelle approfondie réflexion théologique sur l’idée inspiratrice de l’Institut trouva écho dans l’édition des Constitutions en 1970, dont l’approbation coïncida avec la concession par la Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique du Décret d’Éloge le 6 août 1969, fête de la Transfiguration de Notre Seigneur Jésus Christ, à la veille de la première Rencontre Internationale des Instituts séculairs.

Le Décret d’Éloge s’exprime ainsi : « Conformément aux buts du prédit Institut, les membres doivent rejoindre la sanctification en mode tel à porter à plein effet en soi même ce que le Prince des Apôtres indique avec ces Mots: «un sacerdoce royal, une nation sainte» (1 Pierre 2,9).

En outre, en cultivant un esprit de généreux service et de «prompte obéissance aux Pasteurs, spécialement au Pontife romain» (VC 46) elle se propose de promouvoir les vocations sacerdotales et de faire connaître le Magistère de l’Église.

Le 25 avril 1988 Ezia Fiorentino, qui a fondé l’Institut et pour 43 ans l’a dirigé avec sagesse et amour, quitte la Présidence, mais elle reste dans le cœur des Missionnaires.

Le 12 mai 1996 Sa Sainteté Jean Paul II à Rome en Place Saint Pierre béatifique le Co-fondateur de l’Institut, le Cardinal Alfredo Ildefonso Schuster. L’Institut est en fête.

En 2007 l’Institut, pour don du Saint Esprit, a mis des nouvelles racines à Kinshasa, en Afrique, en réalisant le grand désir de la Fondatrice de dépasser les frontières de l’Italie.

Le 20 Mars 2009 le Seigneur appelle la Fondatrice, dans la béatitude éternelle. Une profonde commotion s’empare des Missionnaires. Eclairées de la foi, elles remercient le Seigneur toujours pour ce qu’Il lui a offert en elle.

FONDATEURS